Article écrit par Valentin Bout
En stage chez Ouidou Nord depuis le 11 avril, il est aujourd’hui venu le temps pour moi de rédiger mon premier article. Ilias a déjà pu revenir, à travers ses articles sur l’alternance chez Ouidou Nord (notamment sur ces premiers mois puis sur la fin de son alternance), sur les différents processus internes de l’entreprise. Souhaitant à l’origine continuer sur le sujet de l’intégration chez Ouidou Nord, j’ai finalement décidé d’évoquer l’importance à mon sens des side-projects, notamment en tant que développeur Junior, qui peuvent parfois être un levier important durant une recherche de stage, d’alternance ou d’un emploi.
Les side-projects, parfois traduits par projet parallèle, secondaire ou annexe sont des projets issus à l’origine d’une idée ou d’une envie que l’on souhaite mettre en place en dehors de nos heures de travail. Tout commence alors par une idée ou une envie, que nous allons développer et qui va à son tour nous former et nous pousser à la curiosité. Ces petits projets, rarement finis, bien que très énergivores et chronophages, ne seront jamais du temps perdu, car ils vont nous permettre de nous développer et d’acquérir des compétences que nous pourrons remettre à profit plus tard.
C’est l’histoire d’une idée…
Les idées sont des traits incroyables de l’esprit qui peuvent parfois donner naissance à des projets. Certaines personnes ont quinze idées par jour alors que d’autre aucune pendant trois ans. Mais quand elle se présente, cette idée doit nous transporter ! Sans cela, démarrer un side-project semble mission impossible, car ces petits projets prennent du temps sur notre vie personnelle et sans une idée qui nous passionne, difficile de garder la motivation pour donner vie à cette belle idée.
Cette motivation est peut-être encore plus importante en tant que développeur junior, car durant le développement de notre projet, beaucoup d’embûches vont s’y glisser. Sans une motivation d’acier, nos belles idées peuvent vite être abandonnées face aux difficultés que nous allons rencontrer.
La question est donc : comment trouver une idée qui nous intéresse avant tout ? Si vous faites partie de ce cercle privé des personnes aux 15 idées par jour, cette question ne vous concerne pas. Pour tous les autres, nous devons réfléchir longuement à ce qui nous intéresse. Au final, ce qui compte, c’est que l’idée vous passionne. Regroupez vos passions, pensez à ce que vous souhaiteriez améliorer ou à ce qui vous énerve. Réfléchissez-y quelques instants, mais gardez en tête que l’important est d’essayer de régler un problème qui idéalement vous concerne ou vous tient à cœur. Cela vous aidera à garder votre motivation durant le développement de votre projet.
Parfois, il suffit aussi simplement de se lancer un défi. Que ce soit réaliser un projet en une semaine ou réaliser un clone d’un outil déjà existant que vous souhaitez améliorer. Votre idée ne doit pas spécialement être originale, mais plutôt vous donner envie de vous surpasser.
Une fois votre idée trouvée, il est maintenant l’heure de se pencher sur les bienfaits de travailler sur un side-project.
Qui nous forme…
En développant notre projet, nous allons rencontrer de nouveaux problèmes. Des problèmes que nous aurions pu parfois mettre des années à rencontrer au sein de notre entreprise. Lorsque l’on débute, il est rare que nous devions réaliser un projet entièrement : de la définition des besoins à leurs réalisations. Mais sur nos projets, nous sommes seuls à bord. C’est donc à nous que reviennent ces tâches d’ordinaires réservées à des collaborateurs plus expérimentés. En réalisant ce side-project, nous approfondissons notre expertise sur certains domaines.
Ces petits projets vont aussi nous former personnellement et nous aider à définir ce que l’on aime faire le plus. Il est difficile lorsque nous débutons dans un domaine de choisir une branche de ce dernier et de se dire avec confiance : «Je serais encore heureux de faire cela dans cinq ou dix ans». En s’occupant de tous les aspects de notre projet, nous nous forçons à découvrir des domaines uniques mais surtout nous observons naturellement ce que l’on préfère faire. Ces projets nous aident pour définir une partie de notre avenir, ou du moins à identifier nos domaines de prédilections, ce qui nous motive et nous donne envie de travailler.
Les side-projects sont aussi de superbes environnements dit de «bac à sable». Pouvoir tout développer, tout casser et tout recommencer est un luxe dans un projet. Ces derniers vont nous permettre de tester des outils, technologies ou domaines que nous n’aurions pas pu essayer dans notre travail, pour ne pas faire subir les répercussions de nos essais sur nos collègues.
Ces projets vont aussi parfois nous pousser à faire de nouvelles rencontres pour nous aider, à surmonter les échecs et surtout à être patient et relativiser face au stress du travail quotidien.
Et nous pousse à la curiosité.
Lorsque l’on démarre un projet, nous avons rarement une route toute tracée déjà définie dans notre tête. Petit à petit, les défis que nous avons pu rencontrer nous ont poussés dans nos retranchements, nous forçant à chercher des nouvelles solutions pour ne pas abandonner.
En se lançant ces défis, on pique et développe notre curiosité. En ne sachant pas quelle direction prendre ou quelle solution choisir parmi celles proposées, nous avons dû chercher et nous intéresser à de nouvelles compétences. Si vous avez choisi par exemple de créer vos vêtements et de les vendre, il y a fort à parier que vous n’aviez aucune connaissance dans au moins l’un des domaines se rattachant à cette activité.
Réaliser ces petits projets nous permet de nous ouvrir à de nouvelles connaissances, de trouver des solutions à nos problèmes sans même y penser. Pour un développeur Junior comme moi, cela permet aussi de découvrir l’ensemble complet d’un projet et aussi de faire ses armes sur des projets personnels sans stress ni impact, quelles que soient nos décisions. En nous poussant ainsi à la curiosité, on développe naturellement cette compétence que l’on pourra à tout moment remettre à profit.
Des projets rarement finis…
Comme beaucoup de nos petits «à côté», il n’est pas rare de voir notre projet abandonné. Un empêchement un jour, un oubli un autre jour et voilà l’euphorie de notre idée qui retombe. Mais rassurons-nous, la malédiction des projets non finis ne touche pas que nous. Mais à l’inverse des entreprises qui abandonnent leurs idées, nous n’avons aucune contrainte à respecter. Nous n’avons aucun investisseur à satisfaire et aucun employé ne dépend de nous pour vivre. L’intérêt même de faire ses projets quand on veut est de pouvoir en être maître et de décider directement si nous voulons continuer de développer notre idée ou non.
Il est peut-être là, le secret de ces «startups» issues de side-projects. Il est parfois plus facile de développer notre idée sans aucune contrainte réelle, face à des concurrents qui se doivent eux de répondre à des contraintes fortes et inévitables.
Certaines personnes diront alors que nous avons perdu quelque chose de beaucoup plus important : du temps. Pourtant, peu importe le temps passé sur ce projet, au final, les side-projects valent toujours le coup d’être tentés.
Mais qui en valent le prix.
Bien que ces side-projects prennent du temps, ce qu’ils nous apportent en échange vaut l’investissement. Les compétences que nous accumulons et ces domaines que nous découvrons nous permettent de progresser dans des domaines qui nous tiennent à cœur. Ces side-projects sont aussi à mettre en avant lors de la recherche d’un stage, d’une alternance ou d’un emploi. À eux seuls, ils démontrent une passion pour nos domaines de prédilections, une volonté de prise de décision et de gestion des risques et témoignent d’une grande autonomie. Alors même si ce projet n’est pas fini, ne le cachez surtout pas sous le tapis et soyez-en fier.
Certaines grandes entreprises ont compris la valeur que pouvaient avoir les side-projects pour leurs employés. C’est ainsi qu’on peut voir de plus en plus d’entreprise offrir à leurs collaborateurs la possibilité de travailler sur leur side-project durant les heures de travail (sous certaines conditions). L’implémentation la plus connue étant celle de Google, avec le «Projet 20%», que l’on retrouve aussi chez d’autres entreprises telles qu’Apple, 3M, BBC, ou Atlassian. Mais faire rentrer ces projets qui nous tiennent à cœur dans notre travail peut vite être sujet à débat, voir poser des questions d’ordre juridique sur la propriété de ce qui est développé durant les heures de travail.
Au final, les side-projects peuvent nous permettent de progresser, d’apprendre ou de comprendre de nouveaux concepts à travers des idées qui nous tiennent à cœur. C’est en partie grâce à ces side-projects que j’ai pu apprendre le développement.
À titre personnel, je me lance aujourd’hui dans deux nouveaux projets et qui sait, peut-être que ceux-ci verront le jour tôt ou tard !